Asa Larsson - Rebecka Martinsson, tome 4: Tant que dure ta colère

Au nord de la Suède, à la fonte des glaces, le cadavre d'une jeune fille remonte à la surface du lac de Vittangijärvi. Est-ce son fantôme qui trouble les nuits de la procureure Rebecka Martinsson ? Alors que l'enquête réveille d'anciennes rumeurs sur la mystérieuse disparition en 1943 d'un avion allemand dans la région de Kiruna, un tueur rôde, prêt à tout pour que la vérité reste enterrée sous un demi-siècle de neige ...

 

Mon avis: 

 

Lorsque j’ai reçu le programme des parutions Albin Michel, j’avais très envie de découvrir ce roman dont le titre et le résumé m’ont intriguée… Il faut dire que j’aime les romans policiers dont les auteurs viennent du Nord, mais aussi la période de la Seconde Guerre Mondiale. J'ai donc profité du challenge mystère pour le découvrir. Ce roman semblait me correspondre sur le papier, a-t-il tenu ses promesses ? Vous le saurez dans quelques lignes :-) Mais avant de vous en parlez, je tiens à remercier les Editions Albin Michel pour leur confiance. 

 

Le premier chapitre est tout simplement captivant : l’histoire de cette jeune fille morte qui remonte les heures pour nous raconter de quelle façon elle est morte, de quelle façon son petit ami est mort. Quelques pages qui tendent à nous donner l’eau à la bouche car si on sait comment ils sont morts, on ne sait pas pourquoi ni par qui. Lorsque le corps de Wilma est découvert près de six mois après sa disparition, la flic Anna-Maria et son équipe, mais aussi la procureure Rebecka, vont tenter de percer le mystère de ce qui s’avère être un assassinat.

 

J’ai beaucoup aimé le rythme mis en place par l’auteure, ni trop lent, ni trop rapide, je le trouvais presque linéaire, mais cela avait son charme et donnait surtout l’impression que l’enquête progressait à un rythme régulier. A un moment, alors que j’approchais de la fin, je me suis faite la réflexion que je n’avais pas vu les pages passer. Cette linéarité ne fait pas palpiter notre petit cœur mais nous ancre dans la réalité : les galères des flics à prouver qu’untel est coupable. Oui, car les coupables sont désignés quasiment dès le départ. Ou alors, je les ai aisément devinés, je ne sais pas, mais dès leur mention, on sait. Mais pourquoi ? Voilà ce qui intrigue. Même s’il est fait mention d’un avion disparu en 1943, le reste est trop vague pour qu’on le devine. Finalement, l’histoire n’a rien d’extraordinaire, c’est souvent comme ça. Que ce soit dans la vie ou dans un roman, les crimes partent souvent de pas grand-chose.

 

Cependant, j’ai trouvé que ce roman manquait d’épaisseur sur bien des points. Tout d’abord, j’ai trouvé les personnages survolés, surtout Rebecka dont on comprend qu’elle a vécu des drames. Ceci dit, pour être honnête, je ne peux pas en vouloir à l’auteure puisque ce roman fait partie d’une série et qu’il en est le quatrième volet ; de ce fait, l’histoire de Rebecka est certainement plus complète dans les tomes précédents. Il n’en demeure pas moins que d’après le résumé, elle est le personnage central de l’enquête, mais il m’a semblé que Anna-Maria était davantage présente. Rebecka intervient très sporadiquement au début, elle est surtout présente à la fin. Dommage ou non, je ne sais pas, mais ce que je sais c’est que j’ai beaucoup apprécié Anna-Maria alors ce ne fut pas un problème pour moi de la voir aussi présente. Ensuite, l’histoire de l’avion : toutes les infos nous sont livrées au compte-goutte, chapitre par chapitre, on commence à percevoir ce qui a pu se passer avec cet avion et pourquoi il doit rester cacher au fond de l’eau. J’aurais apprécié que cet aspect de l’histoire soit un peu plus exploité, peut-être du point de vue de ceux qui étaient dans l’appareil. Enfin, je reste un peu sur ma faim pour un point : la non découverte du corps de Simon (le petit ami de Wilma) ; je trouve dommage que, dès lors que les policiers savent ce qu’il s’est passé, ils n’engagent pas des recherches pour remonter le corps.

 

A part ces quelques remarques qui peuvent sembler négatives mais qui ne reflètent que mon avis, j’ai beaucoup apprécié la plume de l’auteure ainsi que ses personnages. Elle donne la parole à Wilma qui est morte, Wilma qui continue d’errer pour observer ceux qui tentent de comprendre ce qui lui est arrivé, mais aussi pour observer ses tueurs. Le titre prend tout son sens car on s’aperçoit que la plupart des personnages sont dévorés par une colère, une colère qui parfois domine la personne qui n’arrive pas à l’expulser. Il faut finalement trouver la paix. Et puis, j’ai appris certains faits quant au passé du pays en temps de guerre, des faits pas si innovants que ça (des collabos, il y en a eu dans tous les pays), mais des faits qui apportent un plus à ce que l’on connait.

 

En conclusion, je dirais que Tant que dure ta colère a partiellement tenu ses promesses. Un bon roman que vous pouvez découvrir même sans avoir lu les précédents de l’auteure, chaque volet à son histoire. 

 

Note : 15/20

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Commentaires: 2
  • #1

    Froggy80 (dimanche, 18 décembre 2016 21:59)

    Le 4e de couverture et ton avis donne envie de découvrir un peu plus ce dernier... Je note!

  • #2

    Les Mots de Gwen (mercredi, 21 décembre 2016 17:04)

    Contente de t'avoir donné envie de le découvrir :-)