Ann Rule - Partie sans dire adieu

Il est 7 h 30, le samedi 4 décembre 2004, lorsque Steve et Kelly Comeau sont réveillés en sursaut par des coups frappés à leur porte. C'est le fils de leurs voisins, le petit Dalton Corbin, en pyjama, le visage ruisselant de larmes. "Ma maman ne respire plus. Il faut appeler les secours."

Kelly se précipite et trouve Jennifer, la tête en sang, la crosse d'un revolver dépassant de sous la couette. La police conclura à un suicide.

Mais un des inspecteurs n'est pas convaincu. Et si ce drame avait un rapport avec un autre "suicide", survenu quatorze ans plus tôt, celui de Dolly Hearn, ancienne conquête de Bart Corbin, le père de Dalton ? Et si la mort de Jennifer avait un rapport avec une relation secrète, et même dangereuse, qu'elle entretenait hors mariage ?

 

Mon avis:

 

Avant de parler de ce livre, il faut que je précise - pour ceux qui ne le savent pas - qu’Ann Rule n’écrit pas des thrillers. Elle raconte des faits réels. Chacun de ses romans (que du coup, on ne peut pas vraiment qualifier de tels ou alors, disons des romans-vrais) sont la narration d’un fait passé. Ancienne policière, spécialisée dans l’étude des tueurs en série, elle s’est lancée dans l’écriture après avoir côtoyé, sans le savoir, l’un des plus grands criminels.

 

La qualité numéro un de l’auteure c’est qu’elle ne juge pas, elle relate les faits tels qu’ils se sont passés. Certes, elle mettra le doigt sur une défaillance de l’enquête, mais justifiera chaque fois sa remarque (par exemple, l’évolution de l’analyse d’une scène de crime). Une écriture directe qui ne s’embête pas de décorum : "Le mercredi 6, en retournant travailler après sa pause déjeuner, Sandra s’est aperçue qu’elle avait oublié de prendre sa clé de l’agence. Sachant que Dorothy en avait une, elle s’est rendue chez elle et s’est garée sur le parking principal de la résidence, où il n’y avait pas d’autres voitures que la sienne. La Trans Am de Dorothy était stationnée un peu plus loin, sur un autre parking plus petit, à côté d’une Monte Carlo gris métallisé, sans plaques d’immatriculation, ce qui a frappé Sandra."

 

Avec Partie sans dire adieu elle nous raconte l’histoire de Jenn, une femme qui aimait trop son mari au point de ne pas avoir vu sa véritable personnalité. Découverte morte d’une balle dans la tête, l’enquête permet à une autre enquête de se rouvrir : celle concernant la disparition de Dorothy Hearn ; l’évolution des techniques va permettre d’établir qu’on l’a aidée à mourir. Ann Rule s’emploie à nous en apprendre un maximum sur le principal suspect : Bart Corbin. Au fil des pages, elle nous relate ses faits et gestes, ses mensonges mais aussi ses erreurs. Elle nous raconte comment au fil des mois, tous les indices ont convergé vers lui ; et surtout, comment celui qui était son ami l’a trahi.

 

Un livre cruel car il met en évidence que le monde dans lequel on vit n’est pas tout rose - mais ça, on s’en doutait (comme si nous n’en avions pas assez avec les journaux), un livre qui nous montre qu’une personne peut tuer de sang-froid et s’en sortir.

 

Pour écrire Partie sans dire adieu, Ann Rule s’est documentée de façon méticuleuse afin de nous présenter les faits dans leur exactitude. Des tueurs, il y en a beaucoup, Ann Rule préfère écrire sur des faits peu connus afin de nous laisser dans un suspense total jusqu’au bout. Car même si l’on sait qui est le meurtrier (du moins, on s’en doute), l’intérêt du livre réside en la façon dont la police mène son enquête, ce à quoi elle va aboutir et si oui ou non, le meurtrier sera arrêté.

 

Mon grand regret, c’est que peu de livres d’Ann Rule sont traduits en France : 13, si je ne me trompe pas, ils sont quasiment trois fois plus aux États-Unis !

 

Partie sans dire adieu, un bon suspense, un chouïa psychologique, parfaitement écrit !!

 

Note: 17/20

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