Dan Turèll - Meurtre à l'heure de pointe

C'est l'été à Copenhague.

Le narrateur, journaliste à La Dépêche de Copenhague, se balade en ville quand il tombe par hasard sur le groupe de jazz dont il a fait autrefois partie et qui est toujours mené par son ancien ami guitariste, Carsten. Sous ses yeux, celui-ci s'effondre soudain. L'autopsie révèlera qu'il ne s'agissait pas d'une overdose, prévisible, mais d'un empoisonnement.

Notre journaliste endosse alors son rôle épisodique d'enquêteur afin de découvrir l'assassin de son ami. Evoluant avec aisance dans les quartiers mal famés de la capitale danoise, il est épaulé dans ses investigations par le commissaire Ehlers avec lequel il partage son célibat provisoire, son acolyte dévoué Kaspersen, Bang, un médecin légiste pour le moins cynique, ainsi que Frank, bassiste du groupe et mentor du guitariste défunt. On retrouve le cadre et le héros de Mortels lundis, premier opus de cette série noire encensée par la critique, ainsi que son humour grinçant sur fond de blues sombre et mélancolique, loin des quartiers chic de Copenhague.

 

Mon avis:

 

Le héros anonyme -"je"- est contraint de plonger dans son passé lorsque son ami et ancien compagnon de jazz, Carsten, s’écroule devant ses yeux. Ironie de la situation : ils ne s’étaient pas vus depuis des années. Au premier regard, tout laisse penser à une overdose, Carsten ayant la drogue pour meilleure amie. Mais l’autopsie commandée par Ehlers met en évidence un empoisonnement. Sitôt, l’affaire devient personnelle pour notre héros qui va profiter de son célibat forcé pour enquêter dans les ruelles sombres de Copenhague. Une enquête jalonnée d’autres morts…

 

Publié pour la première fois en 1985, Meurtre à l’heure de pointe mérite amplement sa réédition. Nous tenons entre les mains un bon polar qui nous tient en haleine jusqu’au bout et dont la fin nous surprend !

 

L’action se déroule à Copenhague (ville connue pour sa statue de la Petite Sirène) au milieu des années 1980. Lire un roman dans lequel on ne trouve ni téléphone portable ni ordinateur (mais la bonne vieille machine à écrire) peut en surprendre quelques-uns, mais on s’y fait aisément.

 

L’histoire en elle-même est très prenante. Nous évoluons aux côtés de ce journaliste (titulaire d’une maîtrise en criminologie) qui se remémore pour l’occasion sa brève carrière de musicien. Des regrets ? Non. Mais des interrogations existentielles surtout liées à la naissance de son fils. Nous avons un personnage au caractère bien défini et qui, par le biais de l’auteur, possède un humour tantôt sarcastique, tantôt noir : "J’ai décrit avec sensibilité et détails les circonstances de la mort « prématurée » de Carsten. La mort est toujours « prématurée » dans la presse quotidienne. Qui a jamais entendu parler d’une mort arriver trop tard ?"

 

A cela, se rajoute le fait que notre journaliste/enquêteur évolue dans un Copenhague loin d’être idyllique : drogues, meurtres, bars enfumés, … L’auteur n’a pas eu peur de nous montrer une facette obscure et pessimiste de sa ville. Il dépeint un univers sombre qui donne un aspect un peu plus menaçant à cette ville.

 

Notre héros ne résout pas tous les problèmes, loin de là. Et c’est d’ailleurs ce qui rend le roman intéressant : il participe à l’enquête en tant que journaliste, mais ne substitue pas à la police ; ce qui amène un autre point de vue.

 

Meurtre à l’heure de pointe s’adresse à tous les amateurs de bons polars sombres. A tous ceux qui aiment les romans dans lesquels les morts s’accumulent sans raison apparente, dans lesquels les lieux sont si bien décrits qu’on les visualise facilement, et dont les personnages ont une vraie personnalité.

 

Sans compter son prix des plus abordables : 8.80€. Quand on voit le prix d’un livre à sa sortie aujourd’hui, il ne faut pas hésiter une seconde à découvrir ce roman de Dan Turèll ! Ce sera sans regret… ! Merci aux Editions de l'Aube

 

Note: 17/20

  Coup de cœur !

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