«Il avait besoin de lire l’effroi dans ses yeux pour oublier le sien. Quand son souffle se faisait court, il respirait mieux. Il sut tout de suite qu’il ne lui survivrait pas.»

Le commissaire Chrétien Bompard est chargé d’une affaire épineuse : plusieurs meurtres extrêmement ritualisés sont perpétrés dans la capitale. Les victimes ne semblent pas avoir été choisies au hasard et pourtant, elles n’ont à première vue rien en commun… Et pour ajouter encore au trouble, Bompard s’émeut de la découverte d’un adolescent pendu dans la forêt d’Orléans et de la disparition d’une jeune femme. Leur sort est-il lié aux meurtres ? Quel sera le dénouement de cet imbroglio ?

 

Mon avis:

 

Je me souviens du plaisir anticipé que j'ai ressenti en découvrant - et quelle surprise ! - ce roman dans ma boîte à lettre il y a quelques jours. J'avais beaucoup aimé Et si Notre-Dame la nuit..., premier roman de Catherine Bessonart, un vrai coup de cœur; en sera-t-il de même pour La palette de l'ange ?!?!

 

Je ne parlerais pas d'une suite à proprement parler (dans la mesure où il ne s'agit pas de la même enquête), mais d'une belle continuité. Nous retrouvons le commissaire Chrétien Bompard ainsi que ses acolytes, Grenelle et Mechnel. Un crime en forêt d'Orléans, un autre à Pigalle dans un sexe-shop, à première vue aucun point commun et pourtant, ... Les morts se succèdent et Bompard sait qu'il y a un dénominateur commun, mais lequel ?

 

Tout comme dans Et si Notre-Dame la nuit..., Catherine Bessonart prend plaisir à égarer, et son commissaire, et ses lecteurs. Nous suivons l'enquête, mais avec la façon dont elle la met par écrit, elle nous donne l'impression d'y participer un peu et de ce fait, augmente notre frustration puisque nous ne voyons pas qui est le coupable. Et ce, malgré le fait que quelques chapitres le mentionnent, mais toujours avec le pronom "il".

 

"- Soyons plus précis ! Qu'est-ce qu'on fait dans une église ? Qu'est-ce qu'on peut faire dans une église à part prier ?

- Réfléchir.

- Oui ! Prier, réfléchir, méditer, chanter. Quoi d'autre ?

- Se retrouver !

- Un rendez-vous ? Pas mal...

- Se cacher !

- On a beaucoup vu ça au cinéma.

- Tuer !

- Et donc mourir."

 

Les dialogues, bien que nous tenions un roman policier, sont très souvent teintés d'humour. Tout simplement parce que les trois policiers ont chacun leur personnalité, et les échanges sont parfois cocasses ! Et c'est un paradoxe avec Catherine Bessonart: bien que les crimes qu'elle décrit soient horribles, elle ne plombe pas davantage l'atmosphère de son roman avec un commissaire glauque, dépressif, sombre.

 

Avec ce second roman, je trouve que Catherine Bessonart a affiné son style. Elle nous livre davantage de détails sur son commissaire, si bien que Bompard est plus amusant, plus attachant, plus humain. Son style d'écriture aussi s'est amélioré. Non pas qu'il était médiocre avant, mais sa plume s’aiguise, se fait plus fluide, plus rythmée. Un rythme qui colle parfaitement à l'intrigue: celle-ci ne connaît pas de temps mort, l'enquête avance tranquillement et surtout, ce que j'aime beaucoup, elle part dans tous les sens et ils vont même faire fausse route. Quant aux descriptions, elles sont parfaites, ni trop précises ni trop floues.

 

Comme souvent, le dénouement nous paraît simple (il ne faut pas chercher à faire trop compliqué pour bien faire), mais l'auteure a réussi à me tenir en haleine jusqu'au bout. On commence La palette de l'ange, on le finit rapidement ! Parce que finalement, on s'attache à ce commissaire (et à ses problèmes), on s'attache tant qu'on a hâte de découvrir un troisième roman le mettant en scène! Vous l'avez très certainement deviné, j'ai adoré ce second opus :)

 

Un grand grand merci aux Éditions de l'Aube pour cette belle surprise ! Pour info, ce roman a été pré-sélectionné pour le prix Landerneau des Espaces Culturels Leclerc.

 

Note: 19/20

Coup de cœur !