Paula Hawkins - La fille du train

Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime.

Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ?

Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason.

Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…

 

Mon avis: 

 

Je me souviens avoir découvert ce titre, ici, à Munich, mais en Allemand. Alors quand je l’ai vu en français, je n’ai pas pu résister, car le titre à lui seul est tentant. Le résumé aussi. Et si à cela se rajoute une future adaptation ciné, j’étais obligée de le sortir de ma PAL :-)

 

Le roman est une sorte de huis-clos rapidement oppressant. Il est construit selon trois points de vue féminins : Anna, Rachel et Megan. Rachel observe Megan et Anna lors de ses passages en train, Anna étant la nouvelle épouse de son ex-mari. L’alternance des points de vue est intéressante car elle présente une même situation de façon différente et complète parfois un fait. Mais ce qui m’a plu, c’est le cheminement vers la vérité. En effet, nous sommes dans le présent avec Anna et Rachel, mais nous remontons le temps  d’un an avec Megan, une remontée dans le temps qui nous amène au présent et à la vérité quant à ce qui s’est passé. La tension est crescendo, surtout en ce qui concerne Megan qui révèle quelques secrets (eh oui, on comprend rapidement que cette femme porte de lourds secrets). Des liens se croisent mais il est difficile pour Rachel de faire les connexions car elle est souvent sous l’emprise de l’alcool. Ce fait est tout aussi intéressant car il permet d’émettre une critique en ce qui concerne la personne qui boit, mais aussi son entourage ; cependant, à mes yeux, l’auteure a trop insisté sur ce fait. 

 

L’histoire qui se veut simple devient rapidement un enchevêtrement complexe pour finir dans une simplicité extrême. Pour le coup, ça peut déconcerter mais cela met en avant l’idée qu’un petit accident peut avoir un effet papillon non négligeable, une mauvaise décision et voilà les répercussions quelques mois plus tard. En soi, j’ai trouvé que l’histoire était très bien construite, l’auteure parvient à mettre en place une ambiance à la limite du glauque, une ambiance oppressante et obsédante. Elle manie très bien la plume et rend, malgré quelques longueurs, son récit addictif – surtout lorsque l’enquête débute. La plume est fidèle au personnage mentionné : lente, ennuyeuse, répétitive pour Rachel ; passionnée et enjouée pour Megan ; suspicieuse pour Anna. Donc en plus d’avoir une alternance de points de vue, ceux-ci sont bien distincts les uns des autres grâce à un style propre.

 

Les longueurs sont le point faible du roman. La première moitié est trop longue, trop soporifique, trop lisse. On apprend certes à connaître les personnages, mais on entre trop tardivement dans le vif du sujet. Au départ, cette sensation d’inertie m’a agacée, me donnait l’impression de perdre mon temps avec ce roman pourtant si prometteur, mais avec le recul, je pense que l’auteure a tout simplement voulu montrer le quotidien routinier de ces femmes, la platitude qui rythme leurs vies et fait qu’on ne regarde pas les choses de la même façon. Mais dès lors que l’enquête débute, la tension est telle qu’il est difficile de lâcher le roman ! Et ce même si le nom du coupable et la raison me sont apparus quelques pages avant la révélation.

 

"Il n’y a rien de plus douloureux, de plus destructeur que le doute."

 

Les personnages sont peu nombreux mais très bien construits. J’ai eu peu de sympathie pour Rachel et Megan, davantage pour Anna. Les hommes ont aussi une place bien à eux, Scott est parfait car on sent monter la tension qui s’accumule sur lui avec la disparition de sa femme et la dévastation qui suit avec la révélation de quelques secrets. Tom aussi est complet, tout comme le psy.

 

Bref, une lecture agréable pour moitié mais pas à la hauteur de ce que j’en attendais. Une petite déception donc…

 

Note : 14/20

Déception…

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Commentaires: 2
  • #1

    Léa Touch Book (lundi, 11 juillet 2016 13:44)

    C'est une lecture fluide, agréable, un bon thriller même si j'avais deviné la fin et que l'héroïne est assez antipathique ^^

  • #2

    Les Mots de Gwen (mardi, 12 juillet 2016 12:39)

    Oui, je pense que la fin est facile à deviner vu la structure de l'histoire! Eh oui, une héroïne pas très séduisante!!