Valérie Chevalier - Tu peux toujours courir

Chanteuse dans un bistro, Alice consomme les rendez-vous galants comme on mange du pop-corn devant un film. Jamais d’attachement, c’est plus simple comme ça.

Maud travaille dans une salle de gym et rêve de l’amour avec un grand A. Elle a du caractère mais se retrouve souvent prise au dépourvu, car elle baisse la garde trop vite.

Entre deux 5 à 7, nos héroïnes courent après le bonheur. Un quotidien tantôt rocambolesque, tantôt douloureux, mais jamais dénué d’humour et d’autodérision !

 

Mon avis:

 

Ce roman met en scène Maud et Alice, deux jeunes femmes en quête de l'amour, mais différemment. Maud, qui vit une relation depuis un moment avec le même homme, est larguée du jour au lendemain. Elle qui vit sainement et sportivement se jette dans le travail et rencontre Samuel... Oui mais... Samuel est le genre d'homme à rester un mystère, à voir graviter de mauvaises personnes autour de lui, à être irrésistible. De son côté, Alice, saisit l'opportunité de quitter le bistro dans lequel elle se produit pour animer des mariages avec un groupe dont elle devient la chanteuse. Pour elle, l'amour, c'est superflu; elle est plutôt du genre à consommer les hommes et a même réalisé une liste de choses à faire durant l'année et l'un de ses points est de ne pas coucher avec deux hommes différents la même semaine. vous voyez le topo ?! Cependant, notre héroïne va tomber amoureuse et malheureusement pour elle, ne pas savoir comment gérer cette nouvelle situation. 

 

J'ai eu quelques difficultés à rentrer dans le roman en raison d'une sorte de flottement, et ce dès le départ. Je ne saurai trop vous l'expliquer, d'autant que cela reste mon ressenti, mais j'ai trouvé que le début était un peu plat. Jusqu'au déclic, un enchaînement de petits évènements qui donnent envie de poursuivre rapidement la lecture. La plume est bonne, pleine d'humour, un humour soft, pas de mauvaises blagues, des réparties cinglantes qui donnent le sourire. Je précise que l'auteure est québécoise, certains mots, certaines expressions sont donc typiques. Ça peut surprendre, pour ma part ce ne fut pas le cas car j'ai déjà eu le plaisir de lire des auteurs québécois, mais il faut savoir que la langue en elle-même n'est pas étrangère, on comprend aisément que "souper" veut dire "dîner" ou encore "chum" qui veut dire "petit copain". Ma seule surprise vient de l'expression "la blonde" pour définir la "petite copine". 

 

"Je retourne à mes dossiers, me disant que s'il y avait autant de paix dans le monde que d'amour-propre dans ce club, le G8 n'aurait plus de raison d'être."

 

Les deux héroïnes sont vraiment très attachantes. Aucune ne se détache, chacune son histoire, chacune son caractère, on se retrouve un peu en chacune d'elle. Toutes les deux sont meilleures amies, totalement différentes mais absolument complémentaires. L'auteure a opté pour l'alternance de la narration, tantôt Maud, tantôt Alice, une alternance qui rythme agréablement le récit et qui nous plonge à chaque fois, dans les pensées de la narratrice. Les deux histoires que nous allons suivre - Maud/Samuel et Alice/Alexis - sont mignonnes à souhait, mais j'ai un penchant pour celle d'Alice. Peut-être parce qu'elle est plus romantique ?! L'histoire de Maud, c'est l'équivalent des montagnes russes: elle y croit, elle n'y croit plus, elle y croit, etc. Nous, on la suit dans cet ascenseur émotionnel, on espère toujours le meilleur. A la différence de l'histoire d'Alice qui se veut plus... traditionnelle ? Elle et Alexis, je les ai trouvé très mignons et croisais les doigts pour que ça donne quelque chose de positif. 

 

Ce qui m'amène à évoquer la fin... Deux héroïnes, deux histoires, deux fins, logique, non ? Si on se doute un peu de la fin de l’histoire d'Alice, celle de Maud a de quoi surprendre. Je trouve même que cette fin est très ouverte, laissant planer le doute sur une possible suite. La surprise passée de la fin, je me dis que finalement, c'est une bonne fin, pour l'une comme pour l'autre. Une autre fin aurait dénoté et surpris dans le sens où l'auteure aurait cherché à plaire à son lectorat et non à rester fidèle à ses personnages. 

 

Un grand merci aux Editions Charleston pour leur confiance. Tu peux toujours courir est un roman plaisant à lire, on sourit des aventures de ces deux jeunes femmes des temps modernes. Un roman qui parle d'amour, mais dont le fil rouge est bel et bien l'amitié. Je vous le conseille :-)

 

Note: 16/20

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Commentaires: 2
  • #1

    roxou06 (jeudi, 03 août 2017 14:39)

    Cela a l'air d'être un super roman :)

  • #2

    Les Mots de Gwen (jeudi, 31 août 2017 15:08)

    Oui, une nouvelle plume bien agréable!