Marion Michau - Les crevettes ont le cœur dans la tête

«Je m’appelle Marion, je fais 1m70 (en talons) et 52 kilos (en rêve). Je suis née en 1980 – une année détestable pour le bordeaux et franchement pas terrible pour Joe Dassin qui est mort pendant les grandes vacances – et je suis célibataire, mais ça, vous oubliez, ça ne devrait pas durer : je suis enfin décidée à trouver l’homme de ma vie… seulement les mecs bien, c’est pas comme les métros, il n’en passe pas toutes les quatre minutes.»

 

Mon avis:

 

Je vais vous parler très positivement de ce roman, mais avant, je tiens à remercier les Éditions Albin Michel pour cet envoi, cette petite découverte qui donne le sourire !

 

Marion, notre héroïne, est une trentenaire qui rêve du grand amour. Elle le cherche, épaulée en cela par ses "louves", sa bande de copines: Babeth, Léa et Sophie, mais aussi Tim et Loïc. Entre celle qui collectionne les hommes, celle qui va se marier, celui qui veut se poser, Marion cherche sa place dans ce monde qui mêle célibataires et couples, un monde parfois difficile.

 

"(...)le boulot avait commencé et ce qu'il y a de terrible avec le boulot, c'est que ça empiète sur le temps libre (...)."

 

La particularité première de ce roman c'est la mise en page puisqu'elle correspond à un journal intime. On ne suit pas Marion au jour le jour (il ne faut pas exagérer quand même), mais au gré de ses (més)aventures. Et ce, pendant quasiment deux ans. Marion est script pour le cinéma, elle est donc amenée à sillonner le monde et les festivals (Avignon, Cannes). C'est au cours du festival d'Avignon qu'elle rencontre Solal, le Belmondo jeune, qui la fait fondre. Ils se retrouvent à Paris et sans jamais vraiment se saisir, vont se tourner autour encore et encore. Jusqu'à ce qu'Adrien fasse son apparition. Perso, je ne l'avais pas vu venir celui-là ! En terme de descriptions physiques, il semble parfait. Ils vont s'aimer, oui mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille...!

 

"N'empêche, quand on a passé plus d'un an avec quelqu'un, on ne peut pas s'empêcher de se dire, à l'instar du mec qui s'est tapé les cent vingt et un épisodes de Lost: Tout ça pour ça..."

 

Au fil des jours, c'est selon le point de vue de Marion que nous apprenons à connaître Solal ou Adrien, Babeth ou Léa. J'avais une petite appréhension quant à le retranscription du point de vue uniquement féminin, mais Marion parvient à nous faire passer, pour une situation, les points de vue des différents protagonistes.

 

"J'espère que vous n'êtes pas pressés parce que les mecs bien, c'est pas comme les métros, il n'en passe pas toutes les quatre minutes."

 

La mise en page sous forme de journal intime donne droit à des titres (en face de chaque date) assez amusants: "Cauchemar en chair et en noces""Une surprise sans nom... mais avec prénom""En fin de conte". Je trouve que le titre est particulièrement bien trouvé à chaque fois ! Et la plume... En toute franchise, je craignais le trop plein de vulgaire. Le thème pouvait le laisser supposer. Mais non, le peu de mots lus sont assez soft et trop peu courant pour choquer ou tout simplement déranger. Je ne peux pas m'empêcher d'inclure quelques phrases qui m'ont marquée et fait sourire ! La fluidité, et en même temps, la justesse des mots donnent à ce roman une légèreté addictive. J'ai trouvé que le sujet avait été abordé avec un certain recul: on ne lit pas l'histoire d'une fille qui cherche absolument un homme, qu'importe l'homme. Non, on lit l’histoire de cette fille qui croit en le grand amour et qui va connaître des chagrins d'amour. Le tout sur fond de surprises (bonnes ou mauvaises), de réunions au sommet, de révélations. Alors on ne peut que compatir. Des mots justes donc pour une histoire crédible.

 

"De toute façon, mon problème, c'est pas de coucher le premier soir, c'est de ne jamais avoir envie de coucher le second." (Babeth)

 

Vous vous demandez si oui ou non Marion trouve le grand amour ?! Et qui de Solal ou Adrien ou un autre serait l'heureux élu ?! Eh bien, je vous laisse le découvrir par vous-même ;-)

 

"Je m'étonne qu'on ne se soit pas encore fait arrêter pour attentat à la morosité en période de crise."

 

Encore merci aux Éditions Albin Michel pour cette magnifique découverte, un moment de lecture très très agréable.

 

Note: 18/20

Coup de cœur !

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