Quand l'antiquaire Lilly se voit offrir un violon très ancien censé lui appartenir, elle n'en croit pas ses oreilles. Comment peut-elle être l'héritière de ce qui se révélera être un objet très célèbre ? Elle sent pourtant que l'instrument a le pouvoir de changer sa vie si elle accepte d'en résoudre le mystère. Elle s'aperçoit aussi que cette aventure lui donnera peut-être la force de dépasser le deuil de son mari.

Aidée de sa meilleure amie Ellen et du musicologue Gabriel, elle se lance sur les traces de l'éblouissante violoniste à laquelle a appartenu l'instrument.

Cette quête la mène en Italie et en Indonésie, où elle tombe sur un secret qui jettera un jour complètement nouveau sur sa propre vie …

 

Mon avis: 

 

Ce roman est sur ma PàL depuis plusieurs mois déjà, début 2016 si je me souviens bien. Non pas qu’il ne m’attirait pas, mais l’attraction n’était pas assez puissante. Mais il est arrivait un moment où j’ai eu envie de le découvrir, d’autant plus que je garde un très bon souvenir de L'île aux papillons, le précédent roman de l’auteure, découvert grâce aux Editions Charleston que je remercie à nouveau pour ce roman.

 

L’auteure nous livre le destin, non pas d’une, mais de trois femmes. Elles sont liées, on le comprend dès le départ, mais de quelle façon ? C’est ce que Lilly va tenter de découvrir lorsqu’un vieux monsieur lui donne un violon en précisant qu’il lui appartient. Pour Lilly qui n’est pas sortie de sa bulle de sécurité et de confort depuis la mort de son mari, c’est l’occasion de quitter Berlin pour l’Angleterre, l’Italie, mais aussi Sumatra, pays complètement différent de ce qu’elle a pu voir jusque-là. Aidée de son amie Ellen, elle va remonter le temps pour découvrir l’histoire du violon à la rose…

 

L’histoire est très tentante pour celles et ceux qui, comme moi, aiment les destins croisés, les époques que l’on alterne, les secrets enfouis, les histoires de famille. Ce roman réunit toutes ces qualités et nous offre dès lors un bon moment de lecture. L’auteure joue habilement entre les époques, elle ne nous donne pas les faits de façon brutale, elle nous relate bel et bien l’histoire de Rose et les traditions de son époque, tout comme l’histoire de Lily qui nous est restituée par bribes, selon les mots de l’héroïne. Elle s’attarde suffisamment dans chaque période pour donner envie de poursuivre la lecture.

 

A cela, se rajoute le souci du détail de Corina Bomann qui nous permet littéralement de voyager. Après avoir lu les descriptions des paysages de Sumatra, il est tout simplement impensable de ne pas avoir envie d’y aller ! Certes, l’époque de Rose diffère de celle de Lilly, mais l’ambiance de chacune est si bien restituée que nous nous y voyons, nous déambulons à leurs côtés dans les ruelles, nous assistons au spectacle, nous visualisons la maison du gouverneur, … Une écriture très visuelle qui nous immerge totalement.

 

Dommage que les personnages n’aient pas suivi… Disons que de tous, seule Rose m’a séduite. Lilly, dès le départ, m’a agacée. Je peux comprendre ses sentiments, mais elle manque cruellement de caractère, elle est fade et ne possède pas ce peps qui l’aurait rendue attirante. Son amie Ellen m’a semblé fausse de la première à la dernière ligne. Des réactions exagérées et pas toujours adaptées, des gestes qui ne collent pas à la réalité, une personne qui, là encore, ne m’a pas séduite. Un autre personnage aurait pu tirer son épingle du jeu : Gabriel. Malheureusement, il ne l’a fait qu’à moitié. Il est séduisant, cela est évident, serviable, franc, mais trop clair dans son jeu. Dommage…

 

Sans compter une certaine lacune dans la cohérence des faits. A mes yeux, tout arrive trop facilement à Lilly. Elle cherche, elle trouve. Et malgré cela, j’ai trouvé que le dénouement avait été un peu trop vite expédié, tout nous est livré en quelques pages, sans aller jusqu’au bout en plus. Pour ma part, je trouve qu’il reste une, voire deux ou trois questions en suspens. Cela me laisse un goût d’inachevé. Pour en revenir à la cohérence des faits, je pense aux séjours aux archives qui débouchent sur un résultat : dans la vie, ça ne marche pas forcément comme ça, et j’aurais apprécié qu’elle reparte bredouille au moins une fois. Il y a aussi l’heureux et magnifique hasard du village de la mère de Rose… ! Ceux qui ont lu le roman comprendront de quoi je parle, je préfère ne pas trop en dire.

 

Au final, malgré ces quelques défauts, j’ai passé un très bon moment en compagnie de nos héroïnes. J’ai surtout apprécié les passages concernant Rose, plus profonds et plus sincères. La plume est agréable à toutes les époques, mais l’histoire de Rose est quand même plus romanesque !

 

Note : 15/20