Hollis Seamon - Dieu me déteste

New York, hôpital Hilltop. Richard Casey aura bientôt 18 ans. Comme tous les adolescents, il voudrait faire la fête, draguer, s’envoyer en l’air, tomber amoureux… La différence, c’est que Richard sait qu’il ne fêtera jamais ses 19 ans. Il est un peu plus pressé que les autres et, pour vivre fort, il lui faut déjouer les pièges de tous ceux qui préféreraient le voir vivre un peu plus longtemps. Heureusement, Richard a de la ressource, du courage et un solide sens de l’humour. Alors il va ruer dans les brancards. Et si Dieu le déteste, il est prêt à rendre coup pour coup.

 

Mon avis: 

 

La première fois que j’ai vu la couverture de ce roman, j’ai été intriguée. Et malgré un thème plutôt difficile, l’auteure s’en sort à merveille. Je ne vais pas revenir sur le résumé, tout est dit dans les lignes précédentes.

 

Richie est donc un adolescent en phase terminale d’un cancer. Et si vous pensiez que lire Dieu me déteste vous donnerait envie de pleurer à chaudes larmes, de déprimer et de vous ruer sur le chocolat pour compenser, vous faîtes erreur. En effet, malgré le sujet, Richie est un adolescent plein d’humour et de réalisme. Il cherche à relativiser ce qui arrive car il est pleinement conscience du peu de temps qui lui reste. Le temps justement… Richie en a trop peu (comme il le dit, ceux qui entrent dans le service des soins palliatifs sont ceux à qui on donne un mois à vivre) et il compte bien l’utiliser comme il le veut, tant pis si ça ne plaît pas à tout le monde, tant pis s’il enfreint les règles. Dans ce service hospitalier où l’on pense trouver davantage de personnes âgées, Richie n’est pas le seul ado, puisqu’il y a aussi Sylvie, 15 ans. Tous deux vont (forcément) très vite sympathiser et développer un sentiment amoureux. Comme le dit Richie lui-même : pourquoi les en empêcher, ils ne font de mal à personne et ils vont bientôt mourir ? Oui mais… A vouloir écouter leurs cœurs, ils manquent tous les deux d’y rester sérieusement.

 

Sans tomber dans le glauque ou le pathos, l’auteure a tout simplement réussit à rendre réel cet univers méconnu. Personnellement, je visualisais très bien les lieux et les personnes. Le réalisme est tel qu’on se prend à se dire que la fin de vie d’un enfant – ou même d’un adulte – malade n’est pas trop horrible dans le sens où le personnel hospitalier est réellement impliqué dans Dieu me déteste. Aux mots couchés par Hollis Seamon, on sent qu’elle a côtoyé cet univers.

 

"Et puis, remettre ça à demain, ici ? C’est risqué, vous ne croyez pas ? On n’en a pas des wagons en stock, des lendemains."

 

L’écriture est très juste, Richie étant un adolescent, et comme nous sommes dans sa tête, les mots sont propres à son âge. L’auteure prend le temps de nous décrire les journées de Richie, des jours qui ressemblent aux nuits, les contraintes liées à la douche, par exemple, mais aussi l’évolution de sa maladie avec des mots à la limite du trip : des lumières vertes, un trou noir. Rien de trop brutal je trouve, pas de termes médicaux. En parlant de rêve, Richie rêve, c’est évident et si j’ai été touchée par ce garçon qui veut vivre sa première expérience sexuelle avant de mourir, j’ai aussi été touchée par ses souvenirs de Noël, des souvenirs qui le poussent à vouloir être présent pour le Noël à venir. Juste ça, juste vouloir être là, ça donne matière à réflexion et nous lecteur on se pose quelques questions et cherchons à relativiser certains de nos problèmes. Et puis, étant maman, j’ai eu mal pour la mère de Richie qui voit son fils unique dans ce service.

 

"Et je peux vous jurer sur toutes les étoiles dans le ciel et tous les poissons dans l’océan que c’est ce que j’ai vécu de plus merveilleux."

 

Un roman qui a joué avec mon cœur et mes émotions tant nous pouvons passer du rire aux larmes. Mais un roman qui m’interpelle car j’ai trouvé que Richie était un garçon fort, audacieux et émouvant. Il ne veut qu’une chose : qu’on le laisse vivre les jours qui lui restent. Et il admet ça avec une telle facilité – une facilité qui vacille parfois – qu’on ne peut qu’être touché par cela.

 

Note : 18/20

 Coup de cœur !

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Commentaires: 3
  • #1

    Marinette (samedi, 09 avril 2016 10:19)

    Il est dans ma wish list je crois ;) Un livre qui me tente bien.

  • #2

    roxou06 (dimanche, 10 avril 2016 20:37)

    Je ne connais pas ce roman mais il a l'air super ! je vais me le noter :) bisou !

  • #3

    Les Mots de Gwen (dimanche, 10 avril 2016 22:46)

    @Marinette: j'espère que tu l'auras un jour car il est vraiment très bon :)

    @roxou06: et hop, +1 dans ta WL :) Un beau moment de lecture que je ne peux que recommander.