Cela ne vous est jamais arrivé d’avoir envie de tout plaquer, que vous ayez seize, vingt-cinq, ou cinquante ans ? Changer de pays, de climat, de culture, de vie. L’homme est-il fait pour vivre toute son existence avec la même femme ? Ai-je fait le bon choix ? Après tout, je n’ai qu’une seule vie, je prends le risque ou pas ? Tout plaquer sur un coup de tête déjà trop réfléchi, remplacer ses habitudes quotidiennes pour découvrir quelque chose de nouveau. Pas comme une aventure de vacances pour faire un break, mais partir sans avoir l’idée de revenir, un départ sans retour possible dans le passé. Ça fait quoi de partir sans se soucier de payer son loyer, ses factures, de laisser ses meubles, ses souvenirs, vieilles pantoufles usées que l’on gardait sans savoir pourquoi. Est-ce de la lâcheté, ou du courage ? Alors quoi faire, garder cette idée comme un beau rêve auquel on pense chaque nuit et que l’on oublie quand le réveil sonne, pour vivre une vie sans surprise dont on connaît déjà le déroulement. Ou bien partir au risque de se ramasser la figure, et de gâcher sa vie ?

Mon avis: 

Je tiens à remercier Laurent Leoncini pour sa confiance et pour son roman. Autant être honnête, si j’ai accepté de lire ce roman c’est parce l’idée de base m’a fait penser à un autre roman, Je reviens te chercher de Guillaume Musso. L’idée de disparaître, un jour, non pas pour fuir la police, mais pour repartir de zéro, est séduisante car, selon moi, tout le monde y a pensé au moins une fois.

Dans ce roman, nous faisons la connaissance de Hughes qui est plus simplement appelé Hugo. Bourgeois de 30 ans qui vit encore chez ses parents, il a tout pour lui : l’argent, une femme issue du même milieu que lui, un toit sur la tête, des bouteilles de champagne toujours au frais, la belle vie quoi ! Oui mais lui, ça l’agace. Quoi exactement ? Ce petit rythme bourgeois calqué sur ce qu’on doit faire et ce qu’on doit dire. Un jour, il se persuade que sa copine le trompe et il décide de la suivre. C’est le point de départ d’une modification, d’abord en douceur, dans sa façon d’être et de penser.

L’histoire est bonne et se dessine petit à petit, sans réelles fausses notes. On sent de la fluidité dans le récit et dans la plume de son auteur qui met en avant une belle maturité. En effet, comme on pourrait s’y attendre avec cette trame de départ (en tout cas c’est ce que je craignais), l’histoire de Hugo ne part pas dans tous les sens. Il y a un fil conducteur qui est l’amour (ah oui, toujours présent celui-là !), l’amour le vrai et non l’amour des conventions.

Si j’ai trouvé l’histoire et l’écriture matures, je dois avouer que j’ai une préférence pour le Hugo poétique. J’aime beaucoup la fluidité des phrases qu’il prononce pour séduire. Dès le départ, cette facette du personnage m’a séduite.

L’amour est donc au cœur de ce roman, mais tout ne sera pas facile pour les deux protagonistes de l’histoire. Car si tout le monde rêve d’amour, est-ce qu’on le rêve tous de la même façon ? Ou bien, sommes nous capable d’aimer l’autre autant qu’il nous aime ? Et qu’en est-il des autres qui gravitent autour de nous ?

Un roman sincère, qui pose les bases d’un amour véritable (c’est-à-dire pas facile !), un amour à entretenir. Un beau moment de lecture. Je termine avec quelques mots sur la couverture : superbe et mélancolique, je trouve qu’elle résume très bien le roman.

Note : 16/20