Chloé Dugas - Cet hiver à New York

Au bord de la rupture, Paul et Clara quittent Paris pour prendre un nouveau départ à New York. Peu de temps après leur arrivée dans la ville bloquée par la neige, une adresse laissée par inadvertance dans le GPS de Paul vient jeter un nouvel éclairage sur les raisons de ce déménagement. 

La mutation et la promotion de Paul sont-elles vraiment arrivées par hasard ? Qui sont les deux hommes mystérieux qui attendent Paul dans leur berline noire? Et qui est la blonde glaciale qui dévisageait Clara à la soirée de Noël? 

Trahison amoureuse, espionnage industriel, enjeux financiers faramineux ? Par un mécanisme de chassé-croisé diabolique, les personnages seront happés par une réalité qui dépassera, de loin, tout ce qu'ils avaient pu imaginer.

Des personnages attachants. Un suspense qui monte crescendo. Un final magistral.

 

 

Mon avis: 

 

Avant de vous parler de ce roman, je tiens à remercier Chloé Dugas pour sa confiance.

 

Le résumé est assez explicite, je ne pense pas utile de revenir dessus, ce serait trop en dévoiler. Car, et c’est là la qualité première de ce roman : la surprise. Je ne m’attendais pas à une histoire pareille, l’auteure est parvenu à m’attirer totalement tant le personnage de Paul se révèle complexe.

 

Ce roman est un mélange de roman sentimental et de roman d’espionnage. Paul, on le sait dès le départ, n’est pas un mari fidèle. A titre personnel, j’avais envie de mettre une ou deux claques à Clara pour l’obliger à regarder la vérité en face et non à chercher des excuses bidons à son mari, mais passons… Paul et Clara sont les protagonistes de l’affaire et sont ceux qui sont le plus développés. Chloé Dugas a fait un beau travail pour la montée crescendo du personnage de Paul dans l’univers diabolique qu’il s’est créé de lui-même, d’erreur en erreur, de fausse note en fausse note, mais surtout en raison d’une ambition démesurée. Je n’ai pas eu de sympathie pour lui au premier chapitre, je n’en ai pas eu à la fin. En fait, Paul fut pour moi l’incarnation de l’égoïsme. Il faut risquer de tout perdre pour se rendre compte de ce que l’on a, cliché il faut l’admettre mais tellement vrai. J’ai eu aussi un mal fou à m’attacher à Clara que je trouve trop laxiste. Mais vous savez que l’amour rend aveugle, non ?! Elle ouvre les yeux – sans ça, pas d’histoire – mais le fait-elle au bon moment ? En parallèle de nos protagonistes, gravitent Heather (la maîtresse de Paul), Steve le geek ou encore Terry le coach sportif de Clara. Finalement, de tous les personnages présents, ma préférence va à Heather car je l’ai trouvée entière et absolument rationnelle. Je me suis un peu identifiée à elle, non pas que j’ai été une épouse trompée ou une maîtresse, mais j’ai aimé son côté revanche et c’est ce en quoi je m’identifie : ne rien laisser passer. Mais là, ce doit être mon côté italien qui vous parle… !

 

Donc une histoire qui monte en tension car un plan qui échoue en engendre un autre qui n’aboutit pas totalement et ainsi de suite.

 

"C’est le problème avec les menteurs et tricheurs de tous poils : on n’arrive plus à faire confiance parce que l’on sait très bien comment cette confiance peut être bafouée."

 

Après toutes ces belles paroles, je vais évoquer quelques points qui m’ont perturbée. L’écriture en soi ne m’a pas posée problème, mais la mise en forme, si. Les dialogues s’enchaînaient parfois sans que je sache exactement qui avait parlé. Et les réflexions (de Paul, par exemple) s’enchaînaient elles aussi trop vite, sans réel lien. On était parfois trop dans la narration, une narration qui sortait du récit car trop de point par point et peu de précision sur les lieux, le décor, les sentiments, … Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire, mais c’est un peu mon ressenti et pour l’illustrer : "Tiens ! Elle vient juste d’effectuer un achat. Une bouteille d’eau à un club de gym. Je ne savais même pas qu’elle allait à un club de gym. Vite, en fonçant, je peux y être dans vingt minutes." Pas assez fluide à mes yeux.

 

Malgré ces remarques, j’ai passé un bon moment et avais hâte de découvrir le final qui ne m’a pas déçue. L’alternance des chapitres (selon le personnage) permet de faire monter légèrement la pression ! L’auteure maîtrise son sujet de l’espionnage industriel (en tout cas, cela m’a semblé crédible) et possède une jolie plume malgré la rudesse de certains passages. Mais c’est un premier roman, il faut être indulgent !

 

Note : 16/20

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