Valérie Martin - Le fantôme de la Mary Celeste

Entre mythe et réalité, la grande romancière Valérie Martin, prix Orange pour Maîtresse, revisite l’histoire d’une des plus célèbres énigmes maritimes : le 4 décembre 1872, la Mary Celeste, un brigantin américain en route vers Gênes, est retrouvé dérivant au large des Açores. À son bord, aucune trace de l’équipage, de son capitaine, Benjamin Briggs, de son épouse et de sa fille qui l’accompagnaient.

Pour le jeune écrivain Arthur Conan Doyle, cette disparition est une source d’inspiration inespérée. Pour Violet Petra, médium réputée dans les cercles huppés de Philadelphie, un cauchemar. Et pour le public de l’époque victorienne, obsédé par la mort, un fascinant mystère…

Un navire surgi d’une brume semblable aux ténèbres, un écrivain naissant à la veille de la gloire, l’émergence d’une ferveur spirituelle troublante et inédite : trois trames qui convergent tout au long d’un récit aussi tumultueux que les océans menaçant d’engouffrer la Mary Celeste. Un roman ambitieux sur l’amour, la perte, et les légendes parfois plus fortes que la vérité.

 

Mon avis: 

 

Roman ? Documentaire ? Je ne sais pas trop dans quelle catégorie classer ce livre car, à mes yeux, il mêle les deux genres. Ceci dit, je remercie les Editions Albin Michel pour cette découverte qui m’a incitée à en savoir plus sur ce navire mystérieusement disparu.

 

Le début est très romanesque : nous sommes sur un navire, en compagnie des hommes, du Capitaine et de sa femme qui supporte difficilement les conditions de vie sur le bateau. Un chapitre court puisque nous assistons au naufrage dudit bateau pour ensuite faire la connaissance avec une famille (dont nous comprenons les liens de parenté avec le Capitaine et sa femme).  A la lecture des pages, nous réalisons que les destins des familles Briggs et Cobb sont intimement liés à la mer et à ce qu’elle réserve. A titre d’exemple, la famille Briggs a perdu  plus d’un membre de sa tribu en mer. Alors, me direz-vous, pourquoi ne pas changer de vocation ? C’est là le paradoxe : au moment où il prend le commandement du Mary Celeste, Benjamin Briggs réfléchissait à un autre avenir en compagnie de son frère Olie, lui aussi Capitaine de navire sur le départ.

 

L’histoire de Benjamin Briggs et de sa femme Sarah (ainsi que leur fille) m’a beaucoup touchée. Pour ne pas dire énormément. Comme toutes les histoires de disparus en mer qui emportent leurs secrets. Si vous êtes comme moi, un peu curieux, vous irez lire quelques articles concernant ce navire (Wikipédia). Et vous pourrez y lire que le mystère est toujours aussi dense. Le Mary Celeste fut retrouvé dérivant à plusieurs kilomètres de sa dernière position mentionnée sur le journal de bord, intact, comme si l’équipage avait dû fuir précipitamment. Quelques dégâts sont relevés, mais à quoi sont-ils dus ? Une trombe ? Une tempête ? Il semblerait que le navire garde son secret pour toujours. Ici, l’auteure prend un parti et nous narre une fin éventuelle pour le Capitaine. Pour le reste de l’équipage, elle nous laisse dans le flou ; pour sa femme, nous avons l’esquisse d’un projet. Quoi qu’il en soit, même sans grande révélation, j’ai trouvé le mystère captivant.

 

Malheureusement, une partie du livre ne m’a pas séduite, et en disant cela, je pense à la partie centrale, avec le voyage de Conan Doyle (qui, fasciné par l’histoire du Mary Celeste, en écrivit un livre) et par l’histoire des dons de voyance. Même si cela est réel et ancré dans l’époque, j’ai bien moins accroché à ces passages.

 

Mêlant le télégramme, la fiction, les extraits de journaux et des comptes rendus, Valérie Martin nous offre, non pas des réponses, mais une approche de ce que fut la vie à bord du Mary Celeste. En utilisant les naufrages, elle met en avant les conséquences pour ceux qui restent et qui trouvent refuge dans la prière, dans la science ou dans l’acceptation, tout simplement. Elle met l’accent sur le don de sa personne, sur l’amour que l’on porte aux disparus, au deuil qu’il est difficile (voire impossible) à réaliser quand la mer ne rend pas les corps et sur l’amour qui donne des ailes, celui sans lequel la vie n’a plus de sens si ce n’est d’en perdre le goût.

 

Note : 15/20

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Commentaires: 2
  • #1

    Léa Touch Book (mardi, 20 septembre 2016 13:52)

    Un bon livre :)

  • #2

    Les Mots de Gwen (mardi, 20 septembre 2016 14:04)

    :-) Oui!