Une maison, quatre personnages. Le propriétaire, François, séducteur énigmatique en quête de l'acquéreur idéal ; l'agent immobilier, Jacques, amoureux de son coin de campagne où il fuit un mariage à bout de souffle ; deux acheteuses potentielles : Clara, écrivain à succès et mère joyeusement indigne, et Nathalie, citadine surmenée rêvant d'un peu de poésie.

Quatre personnages, une maison. Quelques pierres et un toit perdus au milieu de nulle part qui poussent à l'introspection et deviennent le théâtre d'une amitié singulière. Petit à petit, François, Jacques, Clara et Nathalie partagent leurs expériences, les doutes et les espoirs qui les habitent. Une maison à vendre, une occasion à saisir, une nouvelle vie à construire...

Mon avis:

"Chaumière typique du Vexin, parfait état. R.d.c. : cuisine, salon, bureau. Etage : deux chambres, s.d.b. Agrandissement poss. Jardin bucolique. Vue imprenable, charme. N’attendez pas trop longtemps" sont les premiers mots du roman.

Bon, ma première question a été : où est le Vexin ???? Hop, un petit tour sur le web pour découvrir qu’il s’agit d’une région du nord-ouest de la France qui, grosso modo, couvre le Val d’Oise et les Yvelines. On peut la situer approximativement en lisant le roman, mais je préfère situer les lieux avant, je trouve cela plus simple pour comprendre l’histoire. Le Vexin situé, il ne me restait plus qu’à lire cet auteure complètement inconnue !

Nous avons donc le propriétaire un brin excentrique qui décide de vendre sa maison. Il fait appel à un agent immobilier mais lui pose des conditions telles que des visites deux fois par semaine et l’après-midi seulement, ou encore qu’il se réserve le droit de choisir le futur propriétaire. Seulement, perspicace, notre proprio comprend que Jacques (l’agent immobilier) est tombé sous le charme à l’instant même où il en a franchi le seuil ; joueur, François donne trois mois à Jacques pour trouver un acquéreur, auquel cas il lui cède cette maison à moitié prix. Des visites, il va en avoir : deux ! Une écrivain qui veut s’éloigner de son fils de 25 ans et une mère à la recherche d’un nouveau souffle. Entre eux quatre, des liens vont se tisser au fil des visites et des rencontres. Jusqu’où ?

Si la maison semble être le personnage principal (après tout, tous sont là pour la visiter), elle est en réalité un lien commun entre tous. Et surtout, elle est l’objet - ou l’occasion - pour tous de se rendre compte de ce qu’ils veulent vraiment. Car en cherchant une nouvelle maison, chacun a ses raisons qui se révèlent fausses au fur et à mesure que les jours passent.

L’auteure s’est davantage attaché à décrire, analyser et mettre devant le fait accompli ses personnages. Avec sa plume tantôt souple, tantôt mordante, elle nous dépeint ses héros. Nous avons Jacques, agent immobilier, qui se morfond volontiers dans un mariage plus que mort (c’est bien simple, avec sa femme ils n’ont comme seul point commun leurs deux filles) et qui pense que la vie n’a plus de sens précis depuis le mort accidentelle de son frère ; Clara, écrivain à succès pour femmes, qui fait tout pour ne pas ressembler à sa mère et à son Sens du Beau, est agacée de voir son fils s’engluer dans une vie maritale alors qu’elle, elle ne rêve que d’indépendance ; Nathie, mère de famille qui désire pimenter une vie qu’elle trouve monotone ; François, le propriétaire soucieux de respecter les desideratas de sa défunte épouse qui réalise qu’à trop tenir les promesses de ceux qui l’ont quitté, il en a oublié de vivre. Ils n’ont donc rien en commun si ce n’est l’envie de renouveau. Ils n’étaient pas destinés à se rencontrer, et pourtant… ces rencontres dont ils auraient pu songer qu’elles n’étaient que perte de temps vont se révéler importantes sur bien des points : prise de conscience et découvert de l’autre.

Finalement, ce que l’auteur a voulu nous dire (je m’avance peut-être, mais c’est mon ressenti), c’est que rien n’arrive au hasard ; chaque rencontre que l’on fait nous apporte quelque chose (à court, moyen ou long terme). Cependant, si je devais ne retenir qu’une chose, ce serait : nous n’avons qu’une vie, il faut la vivre !

Note: 15/20