Kevin Iacobellis - La porte de la réflexion

Il y a quatre ans, j'ai eu un grave accident de voiture. J'ai perdu une partie de ma motricité et je suis devenu hémiplégique. A cause de mon caractère, ma femme m'a quitté et ma peine n'a fait que s'accentuer. J'étais mal dans ma peau et je n'avais plus la motivation de continuer, c'est alors que je fais la rencontre d'Oscar, celui qui m'a percuté....

 

Mon avis:

 

Roman et auteur que j’ai découvert quand ce dernier m’a contactée via le site Bookelis. Le sujet semblait, à première lecture, intéressant, c’est pourquoi j’ai dit oui !

 

Je ne vais pas beaucoup en dire dans la mesure où le roman ne fait que 106 pages, trop en dire reviendrait à trop en dévoiler. L’intrigue est suffisamment explicite : un homme devenu hémiplégique suite à un accident voit sa vie bouleversée et doit faire face aux regards des autres, à sa nouvelle vie de célibataire, … Jusqu’à ce qu’il rencontre celui qui a pris la fuite après l’avoir renversé.

 

Comme je le disais, le sujet est intéressant, l’auteur aborde un thème pas évident : le handicap. En réalité, il y aurait mille façon de l’aborder, tout dépend de quel handicape on parle et aussi comment la personne concernée le perçoit. Ici, Roger le prend très mal. Et au lieu de voir le verre à moitié plein, il le voit et le contemple à moitié vide, sans faire le nécessaire pour que la situation s’inverse. Il semble accepter sa situation même si celle-ci le révolte. Alors bien sûr, il va y avoir de bonnes choses dans sa vie : travail, rencontre, … mais ça ne le comble pas. Lui, il ne voit que ce qui lui manque : ses deux jambes.

 

J’ai pris plaisir à lire ce livre même si Roger se plaint un peu trop à mon goût. Je veux dire par là qu’il y a une certaine redondance quant au fait qu’il soit handicapé. Je ne juge pas dans la mesure où je ne le suis pas, mais je ne pense pas que tout le monde rigole ou murmure dans le dos à la vue d’un handicapé. Si au début j’ai ressenti une certaine tendresse pour cet homme qui - on peut le dire, à beaucoup sacrifié pour une femme qui au final le laisse tomber -, cette tendresse s’est vite muée en pitié puis en agacement : "Je n’ai pas mérité de me retrouver dans cette situation, dans cette chaise qui me bloque de ma foutue liberté." J’ai envie de dire que personne ne le mérite et que parfois, ce qu’on interprète comme de la pitié n’est qu’un sentiment d’attendrissement.

 

Toutefois, l’auteur semble maîtriser son sujet et transmet des émotions qui sont souvent crédibles. Oui, on peut devenir irascible dès lors que notre monde change, c’est normal. Oui, on peut avoir peur de sortir, peur du regard des autres. Cependant, j’ai trouvé qu’il y avait trop d’auto-apitoiement. Sans compter que certains passages étaient comme survolés, peu approfondis, ce qui est déstabilisant pour une réelle compréhension du personnage.

 

Il n’en reste pas moins que l’auteur a, selon moi, un potentiel, et que son histoire est touchante.

 

Note: 13/20

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