Fedor Dostoïevski - Les nuits blanches

Les Nuits blanches, c'est d'abord un vrai roman d'amour. Un jeune homme solitaire et romanesque rencontre, une nuit, dans Petersbourg désert, une jeune fille éplorée. Désespérée par un chagrin d'amour, Nastenka se laisse aller au fantasme du jeune homme, amoureux depuis le premier instant, le berce - et se berce - dans l'illusion, jusqu'à ce que... le fiancé revienne et qu'elle se jette dans ses bras.

 

Mon avis:

 

Une nouvelle plus qu’un roman. Une petite centaine de pages qui se lisent en une heure. L’auteur nous montre qu’il est dur et cruel le contraste entre le rêve et la réalité. Et combien il est malheureux d’aimer. Le rêveur "je" croise la route de cette jeune fille, Nastenka, de tout juste 17 ans, et tombe de suite sous son charme. Ils se revoient et se racontent leurs histoires respectives. Quand elle lui raconte la sienne, il découvre avec horreur qu’elle en aime un autre. Et que lorsqu’il la croisée pour la première fois, elle l’attendait patiemment. Elle est tombée amoureuse de lui il y a un an, il lui a promis de revenir, mais depuis trois jours, il ne vient pas alors qu’elle sait qu’il est de retour à Saint-Pétersbourg. D’abord sous le choc, le rêveur prend sur lui - mais cherche surtout à lui plaire - et se propose pour porter une lettre à l’homme en question. Un jour, deux jours, trois jours. Pas de réponse. Il ose alors déclarer alors son amour à Nastenka qui, dans un premier temps surprise, lui dit ensuite qu’elle l’aime aussi. Malheureusement, au moment où le rêveur se prend à rêver de façon plus concrète (la fille est à son bras, quand même) son avenir, l’amoureux perdu fait son apparition. Et Nastenka saute à son cou.

 

Avec Les nuits blanches, l’auteur nous livre une petite période de la vie de cet homme de 26 ans qui a l’impression que sa vie est déjà derrière lui. Rêveur, il dit souffrir de solitude. Nastenka est un réel divertissement pour lui. Une petite période de bonheur qui aboutit à la souffrance puisque celle qu’il aime en aime un autre. Oh ! Bien sûr, elle lui dit qu’elle l’aime, mais il n’est pas l’autre et l’autre n’est pas lui. Et puis, un amour de quelques jours ne peut rivaliser avec un amour d’une année. Cruelle désillusion ! Notons tout de même que cet homme se plaît à vivre dans ses rêves : "Même les rêves naissent de la vie, n’est-il pas vrai ?"

 

C’est un vrai roman d’amour. Lui aime Nastenka, elle aime un jeune homme. Elle aime notre rêveur, mais il tient plus une place de frère - ou d’ami - dans son cœur. Si bien que le tourbillon de sentiments qui a emporté notre rêveur à l’instant même où il apprend que son amour à une réciprocité, l’étouffe quand il la voit courir vers un autre. C’est à la fois beau et triste. Mais pour notre rêveur, un véritable cauchemar.

 

Une pointe d’ironie permet toutefois de ne pas trop sombrer dans le mélo : "Je revins, fis un pas vers elle et j’aurais obligatoirement prononcé : "Mademoiselle !" si je n’avais su que cette exclamation avait été prononcée mille fois déjà dans tous nos romans du grand monde."

 

Les nuits blanches, un petit roman d’amour où l’on sait que l’histoire se termine mal, mais que l’on va lire quand même ne serait-ce que pour nous laisser entraîner dans le monde de ce charmant rêveur…

 

Note: 14/20

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