Paris, un atelier d'artiste caché au fond d'une allée verdoyante. Madeline l'a loué pour s'y reposer et s'isoler. À la suite d'une méprise, cette jeune flic londonienne y voit débarquer Gaspard, un écrivain misanthrope venu des États-Unis pour écrire dans la solitude. Ces deux écorchés vifs sont contraints de cohabiter quelques jours. 

L'atelier a appartenu au célèbre peintre Sean Lorenz et respire encore sa passion des couleurs et de la lumière. Terrassé par l'assassinat de son petit garçon, Lorenz est mort un an auparavant, laissant derrière lui trois tableaux, aujourd'hui disparus. Fascinés par son génie, intrigués par son destin funeste, Madeline et Gaspard décident d'unir leurs forces afin de retrouver ces toiles réputées extraordinaires. 

Mais, pour percer le véritable secret de Sean Lorenz, ils vont devoir affronter leurs propres démons dans une enquête tragique qui les changera à jamais.

 

Mon avis: 

 

Qui me connait sait que Guillaume Musso fait partie de mes auteurs chouchou :-) J'adore ses romans et surtout, l'évolution qu'il a entrepris tout doucement en passant du fantastique au thriller. Ce roman était donc particulièrement attendu ! 

 

Avec Un appartement à Paris, Musso nous permet de retrouver Madeline, l’héroïne de L'appel de l'ange - certainement le meilleur roman de l'auteur - mais une Madeline détruite qui se remet doucement d'une dépression. Par bribes, nous apprenons ce qu'il s'est passé entre elle et Jonathan. Décidée à se reposer, elle loue une maison au cœur de Paris. C'est là qu'elle rencontre Gaspard, un jeune homme perdu et alcoolique, qui se complaît dans la solitude, une solitude entretenue puisqu'il fuit tout contact et toute relation, qui a aussi loué la maison pour écrire sa pièce de théâtre. C'est un malentendu, c'est certain, il n'en demeure pas moins qu'ils doivent cohabiter. Cette cohabitation prend un tour inattendu lorsqu'ils découvrent l'histoire, les démons, les tourments, de l'ancien propriétaire de la maison. Curieux de découvrir le fin mot d'une énigme, ils vont retourner le passé et mettre à jour une terrible vérité. 

 

"Qu'y a-t-il, au fond, de plus triste que de voir son âme sœur devenir son âme damnée ?"

 

Un résumé tentant et mystérieux, je n'en demande pas tant puisque quel que soit ledit résumé, je l'aurai lu de toute façon. Malheureusement, je termine cette lecture avec un gout d'inachevé, une sensation de non fin, un quelque chose que je ne parviens pas à identifier mais que je vais quand même tenter d'expliquer. 

 

Le roman s'ouvre sur nos deux héros qui cheminent vers leur destination. Le début est un peu trop long pour moi à se mettre en route. Cette mise en scène, suivie de la découverte du passé de Lorenz plombent un peu le récit et le rythme. On découvre des choses, pas de problème, mais ils le font chacun de leur coté. Ils n’évoluent pas ensemble, ne font pas équipe comme on pourrait s'y attendre, dommage. Donc on lit, on lit, et on attend qu'ils forment enfin un duo. Et croyez moi, on attend longtemps ! En quelques mots, la première partie du roman est terne et sans éclats. A contrario, la seconde partie (et n'imaginez pas qu'elles soient égales en terme de pages) est davantage rythmée. On remarque une certaine envolée à l'instant même où Madeline et Gaspard décident de faire équipe afin de résoudre leur énigme. A ce moment là, il est clairement impossible de lâcher le roman qui prend une tournure incroyable. Là encore, l'imagination de Musso fait mouche, il capte son lecteur, le rend addict et déclenche des frissons d’adrénaline. A cet instant, c'est bien simple, j'ai eu le sentiment de retrouver le Musso que j'aime. La première partie, trop dans le détail, trop dans le biographique, m'a laissée de marbre, mais lorsque nos héros quittent le restaurant, alors là, j'ai adhéré à cent pour cent à ce roman qui déroule une histoire horrible à lire et encore plus à imaginer possible (car oui, chaque jour l'humain peut surprendre). 

 

Comme je le disais, on retrouve Madeline dont nous avons lu l’histoire dans un roman précédent. Cette redécouverte fut très plaisante. Mais je n'ai pas reconnu Madeline. D'accord elle a souffert, mais son antipathie est incroyable. Gaspard lui ressemble beaucoup sur ce point. Elle, hautaine et sèche, lui alcoolique et renfermé. Bref, rien de charmant et on se surprend à lire les dernières pages tant le déroulement de l'histoire ne laissait rien présager de tel. A mes yeux, ce dénouement sonne faux. 

 

Alors, je réfléchis: ai-je aimé ou pas ? A dire vrai, je ne peux me positionner ni pour un oui ni pour un non. La première partie fut trop lisse pour me séduire, la seconde fut très bonne mais trop courte. Ma réponse serait: oui, mais... 

 

Je fais un retour sur le registre: qualifié de thriller, ce roman n'en est pas un selon moi. Je n'ai pas ressenti de tension psychologique comme c'est le cas avec un (bon) thriller. Un appartement à Paris s'oriente davantage vers le roman policier, ni plus ni moins puisque Madeline et Gaspard ne font qu'enquêter, remonter le cours du temps pour résoudre une équation incroyable, mais rien de transcendant, rien dans la plume qui pourrait nous tenir en haleine. Non, seule l’histoire et son dénouement nous tiennent en haleine, dès lors que nous connaissons un coup d’accélérateur. 

 

Note: 14/20