Comment survivre à une rupture amoureuse ? Comment s’insérer dans une société qui, clairement, n’attend pas les bras ouverts un bac + 5 de sémiologie ? En adoptant une technique de survie simple : la débrouille. Avec un journal de bord hilarant, Titiou Lecoq livre la cruelle réalité de toute une génération, pour qui la vie moderne est jalonnée d’obstacles, dont le premier consiste à sortir de son lit le matin. Se dessine le quotidien d’une jeune femme d’aujourd’hui, qui passe sa vie entre les boulots, les cartons, ses amis précieux et les histoires foireuses. Incapable de survivre sans télé ni ordi. À la recherche du «connard merveilleux», elle teste plusieurs formules (dont un Partenaire Chocapic avec qui partager ses petits-déjeuners). Car elle doit aussi faire face aux nouveaux rapports hommes/femmes : on discute, on boit, on baise. Le lendemain, on se réveille et on réfléchit. Voici la trajectoire décapante d’une trentenaire, depuis le départ de son premier amour jusqu’à la découverte de la vie avec Têtard, son fils. Titiou Lecoq raconte le quotidien de toute une génération. Caustique, drôle, elle décrypte une époque où on ne badine pas avec l’amour. Ni le porno.

 

Mon avis:

 

Il y a quelques jours, je vous annonçais un nouveau partenaire: les Éditions Fayard. Et c'est avec le roman de Titiou Lecoq que j'inaugure ce partenariat.

 

Sans télé, on ressent davantage le froid, c'est l'adaptation en roman du blog de son auteure. Au lendemain d'une rupture amoureuse, Titiou créé son blog, blog qui s'ouvre sur "La première phrase est essentielle.". Et c'est donc ainsi que débute le roman. Titiou a tout simplement restitué ses chroniques afin de nous livrer un bout de sa vie, à nous lecteurs qui ne la connaissions pas.

 

Quel intérêt me direz-vous ? Un journal virtuel retranscrit sur papier, on peut mieux faire ! Eh bien, je répondrais que nombreux sont ceux qui vont se reconnaître en Titiou. Toutes ses galères ou ses anecdotes, on ne les a pas vécues, mais beaucoup vous parleront. En tout cas, ce fut mon cas ! Par moment, je me disais que finalement, telle ou telle aventure n'arrive pas qu'à moi !

 

"Dans l'ensemble, j'apprécie beaucoup mes collègues professeurs. Même si j'aimerais assez qu'on m'explique quelle obscure et antédiluvienne tradition oblige les profs syndiqués à porter des chaussettes avec leurs sandales (ou alors, qui oblige les gens qui portent des chaussettes avec des sandales à se syndiquer)."

 

Et l'on lit ce roman avec une aisance et un plaisir incroyable. Tout simplement parce que Titiou écrit comme elle parle ! C'est un peu comme si on se trouvait en sa compagnie, autour d'une tasse de café, et qu'elle nous racontait ses derniers déboires. Critique envers elle-même, elle ne cherche pas d'excuses à ses actes ou à ses pensées. Son écriture, qui est souvent second degré, ironie et moquerie sincère, ne lasse pas le lecteur car elle la dynamise en alternant les genres. Et puis, sincèrement, 90% des situations font rire, voire éclater de rire à en pleurer ! Et si la restitution d'un blog peut faire peur et se demander si l'on va lire des petits billets sans lien entre eux, rassurez-vous, Titiou Lecoq a veillé à ce qu'il y ait une trame, un fil rouge. Si bien qu'à défaut d'une intrigue telle qu'on la connait dans un roman, Sans télé, on ressent davantage le froid, est un journal de bord ayant pour sujet les mésaventures d'une jeune femme désireuse de comprendre dans quel monde elle vit.

 

"Je me demande pourquoi l'évolution ne nous a pas pourvus de petits clapets qui permettraient de fermer nos oreilles aux bruits intempestifs."

 

Titiou, c'est une jeune femme de 28 ans (au début), journaliste si on veut, auteure si on veut aussi, désireuse de trouver l'amour mais n'aime pas trop se prendre la tête. Nous allons la suivre dans son quotidien, de sa rupture qui l'a conduite à ouvrir son blog, à sa rencontre avec le père de son enfant, en passant par des vacances en Grèce, une coiffeuse pas extra, un salon du livres légèrement décevant, les galères avec son chat, et la découverte de l'accouchement et de ses suites.

 

Un vrai moment de plaisir pour lequel je tiens à remercier les Éditions Fayard. Et je vous le recommande :-)

 

Note: 18/20

 Coup de cœur !