Marie Javet - La petite fille dans le miroir

June Lajoie, une auteure américaine de best-sellers, passe l’été dans un hôtel d’Interlaken, évitant tout contact social. Depuis longtemps, elle porte le poids d’un lourd secret.

Vingt ans plus tôt, Lizzie Willow, une jeune fille de bonne famille extrêmement riche, se libère du joug des convenances sociales le temps d’un été et vit une passion amoureuse, entre Montreux et Lausanne. Mais l’idylle tourne vite au drame…

Le passé et le présent se croisent, se mêlent et s’éclairent l’un l’autre, jusqu’au moment où une présence énigmatique dans un miroir révèle le regard d’une petite fille. Qu’essaie-t-elle de dire à June et Lizzie ? L’intrigue de ce roman au suspense bien ficelé permettra de le découvrir, page après page, jusqu’à un dénouement surprenant.

 

 

 

 

Mon avis: 

 

C'est un roman des Editions Plaisir de Lire - que je remercie énormément - que je vous propose de découvrir. Marie Javet n'en est pas à ses premiers écrits, cependant, La petite fille dans le miroir est son premier roman. 

 

A première vue, ce roman retrace l'histoire de trois femmes - June, Lizzie, la petite fille - trois destins qui semblent liés. Un bon résumé qui oublie de mentionner Sybil, un personnage important de l'histoire. La petite fille dans le miroir, c'est l'histoire d'un mensonge, voire de plusieurs. 

 

Lizzie, jeune fille riche veut échapper au carcan paternel et se réinvente à l'occasion de vacances idylliques au cours desquelles elle rencontre l'amour. Pour cela, elle s'invente une vie et une identité, elle devient Sybil. En parallèle, nous découvrons June, qui vit vingt ans après Sybil, une auteure reconnue un brin flippée puisqu'elle craint la foule, l'enfermement, les contacts humains. Pas de spoiler en vue, le lecteur comprend rapidement que Lizzie et June sont une seule et même personne. L'alternance des époques nous permet de comprendre comment June en est arrivée à avoir ces peurs et à changer de prénom (même si on se doute que la célébrité y fut pour quelque chose). Et puis, quel est le drame mentionné par la quatrième de couverture ? C'est donc avec un juste dosage du suspense que Marie Javet nous livre les secrets de son héroïne, tout en mettant à jour la résolution d'un drame vieux de cent ans. 

 

Le roman commence tout doucement, peut-être un peu trop si bien que l'on ne sait pas exactement où Marie Javet veut nous emmener. Mais c'est un calme plutôt trompeur car le caractère tourmenté de June offre déjà quelques rebondissements agréables même s'ils ne font pas frissonner. J'ai aimé cette gestion totale de la mise en bouche, les éléments nécessaires pour stimuler le lecteur, décidé ainsi à poursuivre sa lecture. Un brin de fantastique - et encore, rien d'extravagant selon moi - et nous voilà nous aussi avides d'en découvrir plus afin de pouvoir nommer l'enfant aperçu dans le miroir. 

 

"(...) un de ces moments dont on ne sait pourquoi, alors que tant d'autres s'estompent ou se mélangent, restent comme gravés au fer rouge et resurgissent de temps à autre dans la mémoire, restituant à chaque fois un petit écho de l'intensité vécue."

 

L'écriture est lisse, fluide, sans fausse note. J'ai pris plaisir à découvrir Marie Javet et son registre littéraire. Une histoire toute en douceur qui se savoure tranquillement. Passionnée des livres, l'auteure dote son héroïne d'un penchant pour les grands classiques, elle qui écrit plutôt du fantastique. Ainsi Jane Austen possède une belle place dans la vie de June. Il est évidemment fait référence au parfait monsieur Darcy  - et là, beaucoup seront d’accord avec moi concernant les qualités de ce cher Darcy ;-) - mais la musique tient aussi une place importante puisque June possède des repères événementiels identifiables à certaines musiques, notamment une musique du film Trainspotting.

 

J'ai été surprise de l'alternance de la narration puisque les chapitres de Lizzie/Sybil sont écrits à la première personne du singulier tandis que les chapitres de June le sont à la troisième. Ça m'a interpellée, je n'en comprenais pas le sens si ce n'est qu'elle voulait prendre du recul avec June. Car si l'on est attentif, on comprend qu'avec ces trois personnalités, Marie Javet a couché sur papier trois étapes de la vie de femme: la petite fille pleine de rêves et d'espoirs, la jeune femme heureuse, épanouie qui désire vivre, puis la femme plus mûre qui fait un bilan de sa vie. 

 

Enfin, l'auteure dépeint de jolis paysages, les lieux sont très faciles à imaginer. Je connais un peu la Suisse Romande pour y avoir vécu, et oui, Lausanne possède des routes ascensionnelles, ceux qui connaissent s'y projetteront très bien, tout comme ceux qui ne connaissent pas car Marie Javet fournit le décor en quelques mots. 

 

Pour finir, je remercie les Editions Plaisir de Lire ainsi que Marie Javet pour la dédicace :-) 

 

Note: 17/20

 

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