Guillaume Musso - La fille de papier

Tom Boyd, un écrivain en panne d’inspiration, voit surgir dans sa vie l’héroïne de ses romans. Elle est jolie, elle est désespérée, elle va mourir s’il arrête d’écrire. Impossible ? Et pourtant…

Ensemble, Tom et Billie vont vivre une aventure extraordinaire où la réalité et la fiction s’entremêlent et se bousculent dans un jeu séduisant et mortel…

 

Mon avis:

 

Avec Aurore, il a vécu une folle histoire d’amour qui s’est étalée dans la presse people, suivie d’une rupture fracassante et humiliante. Une déception qui a conduit Tom Boyd au cœur d’une spirale faite de médicaments, d’alcool et de renfermement sur soi. Prostré, il ne quitte plus sa belle maison de Malibu, totalement hermétique à ce qui se passe autour de lui. Cette rupture aurait pu être une fin banale, de celle que connaissent beaucoup de couples, si ce n’est qu’elle a engendré un mal enraciné profondément : le syndrome de la page blanche. En effet, Tom Boyd ne peut plus écrire et se retrouve dans l’incapacité de livrer le troisième volet de sa Trilogie des Anges. Un soir, après avoir absorbé des cachets, il voit cette femme, complètement nue, qui lui dit être Billie, l’un des personnages de ses romans. Tom est plus que sceptique, mais elle parvient à le convaincre en répondant à toutes ses questions. Billie lui propose alors un deal : il écrit son roman et ainsi, il la renvoie chez elle, tandis qu’elle, elle l’aide à reconquérir Aurore. Tous deux vont s’embarquer dans une aventure qui vont les mener au Mexique, en France ou encore à Rome, une aventure dont la vie ne tient qu’à un fil.

 

Pourquoi j’ai aimé La fille de papier ? Parce qu’il ressemble un peu à un ovni dans l’univers de Musso. Je m’explique : dans chacun de ses romans, Musso nous offre une dualité mort/vie. Un thème récurrent qu’il aborde chaque fois de différentes façons. Ici, bien que ce thème soit abordé, il l’est différemment. Certes, Billie va mourir si Tom n’écrit pas son roman, mais elle a la possibilité de vivre, et c’est là que se trouve la différence. Dans ses romans précédents, la mort semblait toujours inéluctable, un fait inscrit qu’on ne pouvait modifier. Ici, Billie peut vivre à condition que Tom écrive son roman. Ce qu’il va faire… A cela, se rajoute le fait que, pour la première fois, Musso nous fait rire ! Eh oui ! Nous sommes ici plus dans une comédie romantique avec une pointe de suspense que dans un roman 100% suspense, noir et dramatique.

 

Un autre point que j’ai particulièrement apprécié, c’est l’importance que l’auteur donne aux lecteurs. Sans vouloir monter les lecteurs sur un piédestal, Tom a un petit peu raison quand il dit que le livre vit grâce à ses lecteurs. Une mise en avant d’un personnage - ou plutôt d’un groupe - pas réellement présent dans le roman mais qui tient une place des plus importantes. Le métier d’écrivain est lui aussi bien expliqué : la façon dont Tom s’immerge dans son histoire, ses biographies détaillées, son inspiration, ses coupures d’avec le monde, … Un univers peu présent dans les romans en général ! Une question peut se poser : est-ce une façon déguisée de la part de Musso pour remercier ses lecteurs ?!

 

Sans oublier la symbiose quasi parfaite entre le réel et l’imaginaire : lorsque Billie et Tom discute du grand amour de Billie dans les romans, on croirait presque que cet homme va surgir au coin de la rue tant on a l’impression qu’il est réel. Le réel et l’imaginaire se mêlent et se démêlent à plusieurs reprises, ce qui est attendrissant car on voit bien, au fil des pages, que Tom aimerait que cette fille de papier devienne fille de chair.

 

Les personnages sont plutôt sympathiques. Tom est un passionné qui vit à fond chaque amour (que ce soit pour une femme ou pour une histoire) ; Milo est l’ami franc et sincère (avec parfois, des réactions infantiles, ce qui rend le personnage amusant) ; Billie, le personnage de fiction qui semble fragile mais qui possède en réalité une grande gueule et beaucoup de caractère, elle devient attendrissante au fil des pages ; Carole, la copine d’enfance de Tom et Milo, devenue flic mais qui garde en elle un lourd secret (je dois avouer qu’elle m’a un peu agacée par moment : un peu trop stéréotypée, sa façon de s’emporter de manière trop brutale n’était pas vraiment nécessaire). Sans oublier les personnages secondaires qui mettent tous leur grain de sable dans l’histoire !

 

Bref, La fille de papier c’est une histoire originale (jusque-là, normal pour un Musso) : une fille tombée d’un livre qui donne lieu à une véritable course contre la montre : retrouver un livre qui voyage aux quatre coins du monde, se battre contre le temps pour soigner Billie qui se meurt, un besoin d’écrire - ou plutôt une nécessité - afin de la renvoyer chez elle. Une belle histoire d’amitié entre Tom, Carole et Milo : ils ont grandi dans le même quartier difficile, se sont toujours soutenus et continuent encore aujourd’hui.

 

Petit détour vers les autres romans dont les personnages reviennent dans La fille de papier :

  • Connor McCoy que l’on a rencontré dans Parce que je t’aime (il est aussi fait mention de la Roue de la Loi que l’on trouve dans ce même roman).
  • Il est aussi cité le nom d’un personnage - Stéphanie Harrison - qui n’était pas mis en avant dans un précédent roman, mais dont la fille - Alyson - jouait un rôle dans Parce que je t’aime.
  • Tout comme il est fait mention de Garrett Goodrich (Et après…).
  • Nous retrouvons, au cours de plusieurs chapitres, Bonnie Del Amico, fille de Nathan Del Amico (Et après…). A ce propos, nous apprenons concrètement de quoi est morte sa mère.

 

Une histoire fraîche, amusante et attendrissante, qui se lit rapidement dès lors que nous sommes plongés dans l’histoire. Ça finit bien ? Il faut aller jusqu’au bout pour le savoir ! A ce propos, la fin est… déroutante ! En toute franchise, je ne m’y attendais pas ! Selon moi, l’un des meilleurs de Musso !

 

Note: 19/20

 Coup de cœur !

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