Chris Womersley - La mauvaise pente

Lee, un petit voyou d’une vingtaine d’années, se réveille dans un motel sordide avec une balle dans le ventre, une valise pleine de dollars, et pas la moindre idée de ce qui a pu le mener jusqu’ici.

À son chevet, Wild, médecin morphinomane en rupture de ban, son seul recours pour l’aider à quitter les lieux avant que la police ne débarque. Complices malgré eux, ils vont chercher refuge dans la maison de campagne d’un confrère de Wild.

Une intimité maladroite s’installe entre ces deux hommes en cavale dont l’un est hanté par un séjour en prison et l’autre fuit un procès pour erreur médicale.

Mais un troisième larron est à leurs trousses : Josef, un vieux gangster roumain superstitieux et violent, qui a pour mission de récupérer l’argent et de s’occuper de Lee. Une bonne fois pour toutes…

 

 

Mon avis:

 

Avant toute chose, un grand merci aux Éditions Albin Michel pour ce roman, cette découverte d'un auteur que je ne connaissais pas.

 

La mauvaise pente c'est un peu un polar, un peu un thriller, un peu un suspense. Il réunit tous ces ingrédients et pourtant... Je n'ai pas eu l'impression de lire ou un thriller ou un polar. L'histoire est simple: deux hommes vont devoir cohabiter ensemble et ce pour une raison commune: tous deux veulent sauver leurs peaux et se faire oublier. L'un est accro à la dope et s'enfuit pour échapper à un procès; l'autre, blessé, s'est laissé entraîner dans une sombre histoire et fuit avec le butin. Nous allons les suivre dans une épopée mêlée de sang, d'appréhension et de révélations.

 

"Ses yeux étaient perpétuellement plissés et sa bouche barrée d'un trait sévère, scellant le tombeau de sa figure."

 

Comme je le disais, l'histoire est assez simple. Malgré tout, j'ai le sentiment qu'il n'y en a pas vraiment. Certes nous suivons Lee et Wild, mais ce roman ressemble plus à un road trip qu'à un polar. Tout simplement parce que le suspense, les rebondissements, ne sont pas au rendez-vous comme on pourrait l'attendre d'un roman de ce genre. Je ne sais pas trop comment l'expliquer, mais c'est - selon moi - une belle énumération des faits.

 

Au final, si les deux hommes fuient, ils vont surtout devoir apprendre à se faire confiance. Ils se sont retrouvés bien malgré eux réunis, ils doivent donc s'en sortir ensemble. J'ai beaucoup aimé la façon dont est construit le roman: nous en apprenons sur le passé des deux protagonistes un peu au hasard des pages. Par exemple, je me suis longtemps demandée pourquoi Wild fuyait ! La réponse est venue, mais pas dès le début du roman, noooon, l'auteur nous fait languir ! Et le thème de la confiance est lui aussi bien abordé. Le fait que les deux hommes n'aient pas le choix et que l'un des deux soit armé permet au lecteur de se poser quelques questions telles que l'un ne va-t-il pas prendre l'arme et tuer l'autre ?

 

Toutefois, un point m'a surprise. Dérangée au début, je dois l'avouer, mais oublié rapidement à la fin du premier tiers (juste le temps de s'habituer !). Il n'y a aucun alinéa pour les dialogues ! Ils s'enchaînent avec le récit. Par exemple: "L'homme secoua sa sacoche. Tu dois déguster ? Une balle, juste sous les côtes ? J'ai de quoi te soulager." Vous voyez ?? Au début, je me suis dit que cela risquait de rendre la compréhension du texte plus hasardeuse ; pas du tout, l'auteur, avec habilité, parvient à isoler malgré tout le dialogue du récit. Et pour ça, je dis chapeau !

 

Donc dans l'ensemble, une lecture agréable grâce aux Éditions Albin Michel :-) Différente de ce que j'avais imaginé à la lecture du résumé, c'est certainement la raison pour laquelle mon avis n'est pas plus enjoué, mais j'ai passé un bon moment.

 

Note: 14/20

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    Cristy (dimanche, 27 mars 2016 13:43)

    (commentaire du 03 septembre 2014, 11h50)
    Un livre qui à l'air sympa, merci pour cette chronique et cette découverte :)

  • #2

    Les Mots de Gwen (dimanche, 27 mars 2016 13:44)

    (commentaire du 04 septembre 2014, 22h58)
    Mais de rien ! Particulier, c'est certain, original aussi !