Venue d'Angleterre, Liese Campbell travaille dans une agence immobilière à Melbourne. Afin de rembourser ses dettes, elle a pris l'habitude de retrouver Alexander, un riche homme d'affaires, dans des appartements en location, pour s'adonner à des jeux érotiques rémunérés. Alexander ne sait rien du double jeu de Liese, qui commence quant à elle à éprouver un certain malaise par rapport au rôle qu'elle s'est façonné, qui l'oblige à mythifier son passé et à redoubler de prudence.

Résolue à quitter l'Australie, elle accepte toutefois la proposition d'Alexander de passer un week-end dans sa grande propriété au milieu du bush. Mais rien ne se passera comme elle l'avait imaginé...

Mon avis:

Ce livre m’a attirée avant tout pour son titre et son résumé qui, associés, semblaient paradoxales. J’ai donc commencé ma lecture en me disant que ce roman sera lu vite fait et bien fait car, tout en lui, me promettait un excellent moment. Et pourtant… Je suis partie en vacances avec, je suis revenue avec, quelques pages supplémentaires lues, mais pas fini (et pourtant, il ne fait que 300 pages !). Bon d’accord, en vacances je suis souvent hyper optimiste pour mes lectures, je me trompe souvent puisque j’ai suffisamment à faire et à voir pour prendre le temps de lire. Ceci dit, cette semaine de break n’est pas la seule fautive ; l’autre en est l’histoire. Histoire qui partait pourtant bien…

Pendant quatre mois, Alexander et Liese se sont retrouvés pour prendre un p’tit moment de plaisir sous le prétexte de trouver un appartement. Oui, oui, vous avez bien compris : ils se retrouvaient chez des personnes ayant mis leur bien en vente ! Certainement pour se donner plus de valeur, Liese fait croire à Alexander qu’elle est une professionnelle ; et lui s’interroge sur ce passé. Quoi qu’il en soit, Liese décide de quitter l’Australie et lorsqu’il apprend ça, Alexander l’invite chez lui pour le week-end, un peu comme un dernier bon moment avant de se quitter.

Ce qui m’a le plus déroutée dans cette histoire, c’est l’impossibilité pour moi de saisir les caractères de nos protagonistes. Comme s’ils n’étaient qu’effleurés, un effleurement si léger qu’en fait, on se demande s’ils ne sont pas des fantômes ressuscités. Liese n’a absolument aucune constance, elle vivote et surtout, elle ne s’impose pas. Car au risque de dévoiler une partie du mystère, je vais vous révéler qu’Alexander la retient prisonnière. Dis comme ça, ça semble loufoque, et pourtant. Chloé Hooper nous plonge dans un huis-clos étouffant, opaque et teinté d’un mystère limite morbide (on se demande si la maison ne cache pas quelques cadavres). Le comportement étrange (et encore, le mot est faible) d’Alexander nous oppresse un peu plus au fil des pages et nous laisse un goût amer dans la bouche car on ne comprend pas pourquoi ; j’ai une idée, mais l’auteur ne fournit aucune explication. La frontière entre le jeu et la réalité est plus que floue et ne nous permet pas à nous lecteur de faire la part des choses : "J’étais dans la pièce qui se trouvait à l’intérieur de sa tête à lui et il avait fermé la porte à clé." La personnalité d’Alexander est sans aucun doute au cœur de l’intrigue, j’ai émis différentes théories au fil de ma lecture pour la justifier, mais je crois qu’aucune ne m’a séduite si ce n’est de me dire qu’il est fou ! "Pourquoi avait-il fait ça ? Pour que mon passé lui convienne. Pour me faire douter de ma propre mémoire, jusqu’à ce que je ne me souvienne que d’une chose, avec ce genre d’exercices qui faisaient perdre connaissance, ou pire, à quiconque s’y pliait. Dès lors, il pourrait me garder ici dans cette maison. Je serais sa chose, à jamais enfermée dans son histoire." Un roman de pure manipulation machiavélique, vous l’avez compris !

Cependant, au moment de lire la dernière page, je me suis demandé si je n’en avais pas sauté une ou deux par erreur tant cette fin tant attendue m’a laissée de marbre. Je n’ai pas compris, tout simplement. Et au final, je ne suis pas sûre d’avoir compris Liese du début à la fin. Et de ce fait, son histoire.

Mis à part ça, l’écriture est tout aussi captivante que l’univers décrit par Chloé Hooper, on entre aisément dans son histoire, malheureusement le manque de réel rebondissement aura eu raison d’un avis ultra positif.

Je tiens à remercier les Éditions Christian Bourgois pour ce roman qui me laisse un souvenir mitigé mais pas totalement désagréable !

Note: 9/20