Joyce Carol Oates - Babysitter

Hannah et Wes Jarrett forment l’une des familles les plus en vue de l’élite blanche et bourgeoise de Detroit, en cette fin des années 1970. Entre les galas caritatifs et les déplacements d’affaires, ils se croisent à peine, et n’ont plus en commun que leurs deux enfants, choyés par la gouvernante.

Par ailleurs, depuis plusieurs semaines, des gros titres abominables font la une des journaux : des corps de garçons sont retrouvés nus, sans vie, comme exposés au public. Par un meurtrier dont on ne sait rien, et que les médias s’empressent de nommer Babysitter.

Alors que la peur couve dans les foyers, Hannah ne se ressemble plus. Elle, l’épouse fidèle, recherche excitation et aventure auprès d’un mystérieux amant, dont elle ne connaît que les initiales : Y. K. Cependant qu’un piège dévastateur se referme sur elle, les crimes de Babysitter se multiplient…

Portrait âpre et percutant d’une élite blanche américaine isolée du monde, Babysitter est un roman fiévreux et corrosif, brillamment orchestré. Corruption des forces de police, hypocrisie, prédation sexuelle, fureur et misogynie des hommes, Joyce Carol Oates n’épargne rien ni personne, et surtout pas les lecteurs.

 

Mon avis: 

 

Ils sont rares les romans que j'abandonne, et c'est toujours avec une pointe de regret, mais Babysitter de Joyce Carol Oates vient de s'ajouter à cette très courte liste.

 

Dans ce roman, Joyce Carol Oates dépeint la vie d'une femme sous emprise à la fin des années 1970 dans un Détroit qui oppose la banlieue à la bourgeoisie dont est issue notre héroïne, Hannah. En parallèle, nous avons des kidnappings et meurtres d'enfants par un homme surnommé Babysitter par la presse.

 

Ayant lu un tiers du roman, je dois vous avouer qu'à aucun moment je n'ai perçu le lien entre les deux histoires, mais j'ai toutefois une petite idée. Hannah a tout de la parfaite bourgeoise: un mari riche, deux enfants, une gouvernante. Malheureusement (pour elle), elle n'est pas heureuse. Anxieuse (elle se pose beaucoup de questions), dans l'attente perpétuelle d'être remarquée (ou même considérée, félicitée), elle se redécouvre auprès d'un homme mystérieux avec lequel elle va entamer une liaison. Dans les premiers temps, elle s'étonne d'avoir un amant et savoure cette idée. Mais si l'emprise de cet homme sur elle ne cesse de croître, avec un brin de violence, elle lui permet surtout de prendre conscience qu'elle existe pour d'autres personnes que ses enfants et son mari. Je suppose que cette histoire va aboutir à quelque chose, tout comme la révélation du meurtrier, cependant, je ne le saurai jamais (sauf si vous l'avez lu, n'hésitez pas à m'en dire un peu plus sur cette fin dans les commentaires!). 

 

"Elle a envie d'hurler d'ennui. Sans lui dans sa vie, un terrible ennui."

 

Le roman est sombre, c'est assuré, mais je le qualifie plutôt de dense, voire opaque. Difficile à lire aussi. Non pas en raison de la teneur de l'histoire, mais il m'a été difficile d'adhérer à la plume de l'autrice. Je l'ai trouvée trop concise, brutale et redondante. A cela, s'ajoute la construction même du roman qui ne permet pas de s'immerger totalement. On commence un chapitre avec un fait, l'héroïne part dans ses pensées, puis nous revenons au fait du début. Non, vraiment, j'ai eu du mal à plonger dans l'histoire, non pas car celle-ci était inintéressante, mais parce que la façon dont elle est narrée ne pas pas séduite. C'est d'ailleurs ce que je trouve dommage, car finalement, il aurait été plus facile d'abandonner ce roman si l'histoire avait été mauvaise. J'ai eu une grosse hésitation entre découvrir le fin mot ou abandonner, je lui ai laissé une dernière chance qui m'a convaincue que je ne pouvais pas le poursuivre. 

 

Une plume qui est brutale, cynique, sombre. De mon tiers lu, je peux affirmer que le thème de la culpabilité est fortement présent (elle se sent coupable d'abandonner ses enfants pour rejoindre son amant, elle se sent coupable vis à vis de son mari, ...), tout comme la domination masculine qui trouve son paroxysme avec cette jeune bourgeoise qui retrouve le sourire en se sachant désirer. J'ai envie d'ajouter que le coté thriller est présent en raison de la présence du tueur, mais hormis quelques passages, je n'ai eu que trop peu d'infos pour en parler. Positivement ou pas. 

 

Note: 12/20

Abandonné...

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